Les protections à porter en moto !

Comment et avec quoi se protéger !

Protéger sa peau en portant une tenue cuir ou textile de nouvelle génération, anti-abrasive est nécessaire pour ne pas se retrouver à vif dans les glissades.

Protéger ses articulations est donc nécessaire mais pas n’importe comment car certains critères doivent être respectés :
– la structure du matériau,
– la surface de recouvrement de la protection.

Les coques dures, au niveau des articulations sont certes efficaces en cas de glissade mais, en cas d’impact, la force est transmise à la périphérie de la coque et peut entrainer des dégâts ligamentaires ou musculaires dommageables.

  • Casque :

Le cerveau est fait de zones qui remplissent chacune une fonction déterminée et il faut donc le protéger. Si, en général, le crane est un os bien dur, il est une zone temporale ou l’os est plus fragile qu’ailleurs et, lors du choix d’un casque, on s’arrêtera sur ce que disent les tests pour la protection des tempes.Mais pourquoi les tempes doivent-elles être bien protégées ?

Parce qu’au niveau des tempes, passe l’artère temporale et, lors d’un choc plutôt violent, cette artère se sectionne et créée un Hématome Extra Dural (HED) qui comprime le cerveau… Et là, il faut faire vite pour évacuer cet hématome.

Donc le choix d’un casque ne doit pas reposer que sur l’esthétique mais bien sur ses caractéristiques d’absorption des chocs.

L’idéal est que le casque offre la protection maximum à tout endroit et, pour cette raison, il faut exclure les casques jets ou encore rouler avec un casque modulable « ouvert ». En effet, lors d’un choc de face, on s’explose la mâchoire, le nez…Enfin tout, sauf les oreilles.

Le mieux est de se renseigner sur le site « Sharp » et lire les conseils sur Moto magazine.

En savoir plus :

http://sharp.direct.gov.uk/news/launch-14-new-helmet-ratings

http://www.motomag.com/Casques-moto-le-classement-Sharp-4454.html#suitedeArticle

http://www.motomag.com/Casques-Integraux-Sharp-pour-la-5617.html

 

  • Epaules :

Pour une coque homologuée CE EN 1621-1, la force résiduelle moyenne doit être inférieur à 35 Kn. Norme élaborée en 1997, porte sur les protections des articulations : épaules, coudes, hanches et genoux.

La protection doit être enveloppante  et recouvrir largement ces zones et obéir à certaines normes d’homologation. Devant, elle devrait couvrir au moins la moitié de la clavicule, aidée en cela par telle coque additionnelle qui protège la clavicule avec un système de fermeture au  niveau du sternum. Certains blousons voient les coques articulaires protéger toute la clavicule jusqu’à l’articulation entre le sternum et la clavicule.

Une excellente protection peut au moins minimiser les dégâts et éviter la luxation car la force transmise se répartit sur l’ensemble de la coque et non sur un point donné. Cependant, en cas de grande violence de l’impact, il est clair que la protection ne suffit pas mais limite les dégâts.

  • Coude :

Les coques ne doivent pas pouvoir sortir de leur emplacement lors d’une chute et devraient protéger depuis au moins 10cm au dessus de l’articulation du coude jusqu’à la partie distale du cubitus (os long intérieur quand la main est face au ciel), tout près de l’articulation du poignet. Au niveau du coude, la coque doit être enveloppante et protéger les os que nous sentons et qui saillent sur les cotés.

  • Hanche :

En regard de la tète des fémurs, l’os que l’on sent à ce niveau est le grand trochanter. Le bon pantalon absorbe en petite partie les chocs, protège contre l’abrasion mais c’est là que les coques ont une grande importance. Malheureusement, il n’existe pas de protections pour le fémur, bien que l’on puisse imaginer une sorte de « cuissarde », intégrée au pantalon.

  • Genou :

Des protections sont proposées couvrant bien au dessus de la rotule et protégeant les condyles fémoraux même latéralement, la rotule, le plateau tibial  jusqu’au un tiers inférieur de jambe et protégeant les parties latérales de l’articulation dont le col du péroné.

La coque genou/jambe doit remonter à au moins 10cm du genou et descendre jusqu’aux deux tiers de la jambe. La fin de cette protection couvre la partie supérieur de la botte lorsque le pantalon recouvre la botte et peut permettre d’éviter sinon de limiter la gravité de ces types de fractures.

  • Poignet / main :

Les gants sont traités par la norme CE EN 13594, datant de 2003. La norme est à présent divisée en deux niveaux.

– Au niveau 1, les gants doivent résister à une abrasion de 1,5 secondes, une pression d’éclatement de 40 N, leurs coques de protection ne doivent pas laisser passer une force résiduelle de plus de 4 Kn lors d’un impact de 5J. Ils sont également soumis à des tests de déchirement et de perforation et l’innocuité des matériaux qui les composent sont aussi vérifiée, ainsi que leur ergonomie. Ils doivent descendre d’au moins 1,5 cm sous la base du pouce et leur capacité à ne pas pouvoir être arrachés de la main en cas de glisse est également vérifiée.

– Au niveau 2, la résistance à l’abrasion doit être d’au moins 5 secondes et le gant doit descendreà 5 cm de la base du pouce.

Les fractures ou luxation de la main, doivent faire réfléchir à l’utilisation de gants protecteurs. Certains gants ont des protections multiples et pas inutiles. Zones à risques : les parties saillantes des articulations de la main sur la face dorsale, la paume de la main à sa face externe (en regard du métacarpe du 5ième doigt, os devant l’articulation du petit doigt), le petit doigt et le pouce (luxation). Certains gants ont un système anti-retournement  du 5ième doigt par liaison avec le 4ième doigt.

Le gant devrait remonter au moins à 10 cm au dessus de l’articulation du poignet, être bien fermé et le blouson bien fermé au dessus. Ainsi, lorsqu’il pleut, l’eau ne déperle pas à l’intérieur du gant. Ceci n’est vrai que pour ceux qui ne possèdent pas de customs : dans ce cas, les poignets sont au dessus des coudes et il faut que le gant recouvre le blouson et ainsi, lorsqu’il pleut, l’eau déperle vers le blouson et non à l’intérieur du gant.

 

  • Cheville :

Les bottes sont traitées par la norme CE EN13634. Sa version originale date de 2002, mais elle a été mise à jour en 2010.

Afin de passer les tests, une botte de moto doit avoir une hauteur minimale allant de 162 mm pour les pointures inférieures au 36 à 192 mm pour celles supérieures au 45. Donc les « baskets de moto » et autres « bottes de stunt » sont donc à présent exclus de la norme.

La norme est divisée en deux niveaux de performance, avec des exigences variables selon la zone de la botte. La zone B, la plus exposée, doit résister à 5 secondes d’abrasion pour prétendre au niveau 1 et 12 secondes pour le niveau 2. La zone A, moins exposée ne requiert elle que respectivement 1,5 et 2,5 secondes de résistance. La rigidité de la botte est également testée, tout comme sa résistance à la perforation.

Les chevilles doivent être sérieusement protégées par des bottes adéquates.

Nous analyserons :

– Les parties antérieures et postérieures des bottes au niveau de la jambe, qui doivent être rigides et suffisamment enveloppantes,
– La présence de renforts latéraux limitant, empêchant le retournement du pied vers l’intérieur ou l’extérieur,
– Le renforcement suffisamment large des chevilles au niveau des malléoles internes et externes,
– Le renforcement rigide du talon,
– Le renforcement au niveau du coup de pied,
– La qualité de la semelle de la botte.

 

  • Dos :

Pour une coque homologuée CE EN 1621-2, la force résiduelle moyenne doit être de 18 Kn, avec un impact autorisé jusqu’à 24 Kn. Norme élaborée en 2003, porte sur les protections dorsales.
Pour une coque homologuée CE EN 1621-2, niveau 2, la force résiduelle moyenne doit être de 9 Kn, avec un impact autorisé jusqu’à 12 Kn.

Une bonne dorsale recouvre l’ensemble du dos, genre « homard », soit la colonne vertébrale mais aussi, les omoplates, la partie postérieure du thorax et les lombes. De façon générale, la protection ne doit pas empêcher les mouvements de la nuque (elle ne doit pas buter contre le casque), ni gêner le confort en position assise (en dépassant au bas des reins), ni la rotation du buste pour contrôler les angles morts (donc pas trop rigide). En effet, une dorsale homologuée doit assurer un minimum de protection. Attention, l’existence d’une étiquette « CE » ne garantit pas le respect de l’homologation. Ne vous fiez pas à l’aspect extérieur d’une dorsale : les plus épaisses ou les plus longues ne sont pas forcément les plus efficaces.
En effet, le niveau de protections des coques est mesuré en quantifiant la force transmise après qu’un poids de 5 kg soit tombé sur la coque d’une hauteur d’un mètre.
Ainsi, faisant cette expérience avec telle protection « mousse » de base, intégrée à de nombreux blousons, on constate que la force transmise à la protection est de 200 Newton.
Il existe aujourd’hui quatre normes de protections définies par l’Union Européenne. On ne parle pourtant pas de norme « CE », mais de normes « EN » pour les Equipements de Protection Individuelle (EPI).
Toute autre norme (NF, AFNOR…) est interdite.

– Pour les protections thoraciques, il s’agit de la norme CE EN 1621-3, la force résiduelle moyenne doit être 20 Kn, avec un impact autorisé jusqu’à 35 Kn.

– Et pour les gilets airbags, il s’agit de la norme CE EN 1621-4. La force résiduelle moyenne est de 4,5 Kn jusqu’à 6 Kn pour le niveau 1 et seulement 2,5 Kn de moyenne jusqu’à 3 Kn pour le niveau 2.  Le temps d’activation devra être de moins de 200 ms, soit déjà 2,5 mètres parcourus à 50km/h. Bien que certains fabricants proposent des modèles qui s’activent en 80 ms (motoairbag) voire 10 ms (Bering).

– Les vêtements sont traités par la norme CE EN 13595 parties 1 à 4 (blousons, pantalons, combinaisons une ou deux pièces), elle date de 2002. Les niveaux de performance requis pour les différents tests qui s’appliquent varient selon la zone du vêtement, en fonction du risque d’abrasion qu’il présente en cas de chute. Par ailleurs, selon le niveau de performance qu’ils atteignent, les vêtements sont également séparés en homologation de niveau 1(normalement destiné aux faibles vitesses de l’ordre de 50km/h) et niveau 2 (vitesses plus élevées).

Tableau récapitulatif des performances requises pour les zones 1 et 2 :

Résistance à l’abrasion

Résistance à l’éclatement

Perforation (lame lâchée de 400mm de haut)

Niv. 1

4,0 secondes

700 kPa

25 mm

Niv. 2

7,0 secondes

800 kPa

15 mm

Note : 7 secondes d’abrasion correspondent approximativement à une chute à 110 km/h

Tableau récapitulatif des performances requises pour les zones 3 et 4 :

Résistance à l’abrasion

Résistance à l’éclatement

Perforation (lame lâchée de 200mm de haut)

Niv. 1

1,8 secondes (zone 3)
1 secondes (zone 4)

500 kPa (zone 3)
400 kPa (zone 4)

30 mm (zone 3)
35 mm (zone 4)

Niv. 2

2,5 secondes (zone 3)
1,5 secondes (zone 4)

600 kPa (zone 3)
450 kPa (zone 4)

25 mm (zone 3)
30 mm (zone 4)

Sur la photo ci-dessous, nous voyons écrit CE EN 1621-2/03, avec au dessus le petit logo représentant un motard avec un B derrière , pour signifier Back (dos) ou L pour lombaire, puis au dessus le chiffre 2 encadré. Parfois, le 2 non encadré se situe sous le B. Cela signifie que la coque est homologuée 1621-2, niveau 2.

EN SAVOIR PLUS :

Les tests réalisés portent sur une série de critères :

– Impact : la pièce à tester est posée sur un capteur et un poids trapézoïdal de 5 kg est lâché à une hauteur d’un mètre. L’énergie résiduelle est mesurée par le capteur.
– Abrasion : un échantillon du matériau est fixé à un capteur, puis mise en contact avec une bande de papier abrasif défilante.
– Perforation : une lame est lâchée d’une hauteur prédéfinie sur le matériau à tester.
– Eclatement : un échantillon du matériau est fixé sur une poche gonflable, progressivement remplie d’eau, jusqu’à éclatement du matériau.
– Déchirement : un échantillon est maintenu par deux pinces qui s’éloigne progressivement l’une de l’autre, jusqu’au déchirement.

D3O : nouvelle armure pour les motards (prononcé « dé-trois-o » en français)

Il existe actuellement le D3O, nouveau matériau de couleur orangé, de structure malléable qui durcit lors de l’impact pour revenir à sa structure initiale en 10 ms. Son niveau de protection varie selon la température, est de niveau 1 CE EN 1621-2, avec une force transmise de 12-13 Kn en air ambiant.

Ce matériau crée en 2005 par un laboratoire britannique, le D3O lab, permet de réaliser des coques idéalement formées, relativement souples et légères.

La protection devient donc « active et intelligente ». L’autre avantage se situe au niveau de l’épaisseur ; à titre comparatif, si nous prenons une protection classique CE de 12mm et une protection D3O de 8mm, la capacité d’absorption de choc est deux fois supérieur avec la seconde coque.

Le D3O ne craint pas l’eau, ni la chaleur (120°C), ni le froid (-55°C). Il est même lavable jusqu’à 40°C. Il est moulé sur des formes ajourées qui permettent à l’air de circuler facilement à travers le produit. Sa durée de vie est de plus de 4 ans et il est lavable 40 fois.

Le D3O se décline avant tout en protection pour le dos, les coudes, les épaules et les genoux.

Mais ayant une faible résistance à l’abrasion, lorsqu’il est placé sur des gants au niveau de l’articulation doigt/ main, il est nécessaire de le recouvrir d’une matière protectrice comme du carbone ou du plastique, faisant par la même occasion perdre au produit une partie de sa souplesse.

La protection dorsale fait partie depuis 1991 de l’équipement homologué FFM, obligatoire pour pouvoir rouler sur circuit, mais elle n’est pas encore rentrée dans les mœurs de certains motards de route. C’est pourtant la meilleure protection contre les lésions de la colonne vertébrale et donc pour éviter la paralysie totale ou partielle.

Sources d’informations : Caradisiac, Motomag, Moto.net, Passion moto sécurité, L’équipement.fr, Médecin du CHU de Bordeaux.